Protection
En Belgique, 35.507 personnes ont introduit une demande d’asile en 2023. Elles venaient principalement de Syrie, d’Afghanistan, de Palestine, de Turquie et d’Érythrée, pays au contexte violent et instable. Ce chiffre n’est pas démesuré. En 2015, 45.000 personnes avaient demandé l’asile, notamment à cause de la guerre en Syrie. On a parlé alors de « crise migratoire ». Il faut savoir aussi que le record de 110 millions de réfugié·es dans le monde a été atteint en mai 2023. Et que ce sont la Turquie, le Liban, l’Allemagne et le Pakistan qui en accueillent le plus grand nombre.
Pour présenter une demande d’asile en Belgique, il faut d’abord que ces personnes arrivent sur son territoire, sans risquer leur vie dans des parcours dangereux, comme en Méditerranée. Mais elles n’ont accès à aucune voie sûre et légale, que permettrait par exemple l’obtention d’un visa humanitaire.
Elles doivent ensuite passer par une procédure d’asile très complexe et très longue. Le Commissariat général aux réfugiés et aux apatrides (CGRA) a un arriéré historiquement important et met très souvent plus d’un an à traiter les dossiers! De plus, certaines personnes ne sont pas protégées comme elles devraient, vu leur situation, comme les Afghan·es dont plus de la moitié ne reçoivent pas de statut de protection internationale, alors qu’iels ne peuvent pas être expulsé·es vers leur pays. Ce qui est aussi le cas des apatrides qui ne reçoivent pas automatiquement de statut de séjour.
Accueil
Cela fait des années que le réseau d’accueil de Fedasil est mal géré et que le modèle d’accueil est inadapté: fermetures de places, puis ouvertures en urgence, pas assez de places individuelles ou adaptées aux besoins spécifiques de personnes malades, par exemple…
Depuis plus de deux ans, l’État belge et Fedasil violent quotidiennement le droit à l’accueil. Des milliers de personnes qui demandent l’asile, principalement des hommes seuls, sont laissées pendant des mois à la rue alors que l’État doit légalement leur fournir un hébergement et une assistance matérielle. Ces personnes et les associations qui les soutiennent recourent à la justice, et depuis fin 2021, près de 9.000 condamnations contre l’État et Fedasil ont été rendues par différents tribunaux belges et par la Cour européenne des droits de l’Homme.
Malgré la gravité de la situation humanitaire et la mise en péril grave de l’État de droit, la situation perdure. Les associations ont proposé au gouvernement en septembre 2022 une série de mesures concrètes, qu’il refuse toujours de mettre en œuvre.
Nos demandes
Respecter le droit d’asile: faciliter l’accès au territoire pour les personnes qui ont besoin d’une protection internationale; garantir que toute personne qui veut déposer une demande d’asile puisse le faire, quel que soit le contexte (« afflux » de demandeur·euses, « crise » de l’accueil…)
Accorder un statut de protection aux personnes qui sont « inéloignables »
Respecter les obligations internationales, les lois belges et les décisions de justice concernant l’accueil: mettre à l’abri toutes les personnes laissées à la rue et activer le plan de répartition des demandeur·euses d’asile dans toutes les communes du pays.
Mettre en place un autre modèle pour le réseau d’accueil: plus de places individuelles ou en petites structures et non pas seulement dans de gros centres.
Aller plus loin
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